Grigori Iefimovitch Raspoutine dit Raspoutine est né probablement en 1869. Il vient d’un petit village sibérien qu’il a quitté pour se consacrer à la religion, à la méditation et à l’errance. Après quelques années de ces vagabondages, il acquiert une réputation de saint homme et de guérisseur. Dans l’ancienne Russie, saint moine ou ermite, considéré par le peuple comme prophète, ou thaumaturge.
En 1904, il quitte la Sibérie pour se rendre à Saint-Pétersbourg et vient demander l’hospitalité à l’Académie de théologie.
L’évêque Hermogène et le grand prédicateur Illiodore sont séduits par sa foi et favorisent son entrée dans la société de la capitale.
Dès lors, Raspoutine commence à faire parler de lui. Il est réputé pour faire des miracles, mais également pour être l’initiateur de nombreuses débauches.
La cour du tsar Nicolas II vit un drame familial. Le tsarévitch, Alexis, unique héritier de la couronne, est atteint d’hémophilie, maladie incurable à l’époque.
La réputation de Raspoutine est arrivée aux oreilles de la tsarine Alexandra. Par amour pour son fils, elle convoque le moine guérisseur.
On sait de source sûre que Raspoutine a, à plusieurs reprises, atténué les souffrances du garçon. Il a également réussi à stopper plusieurs hémorragies qui auraient dû être fatales. Il le sauvera encore lors de graves hémorragies en 1912 et 1915. Aussi est-il vénéré par l’impératrice comme l’« homme de Dieu » voué à sauver son fils et la Russie.
En 1916, les défaites de la Russie au front et la décomposition de l’État suscitent une grande indignation dans tout le pays.
Tout va mal et le responsable est tout de suite trouvé. C’est la mauvaise influence de Raspoutine sur le Tsar qui provoque ces désastres.
le jeune prince de 19 ans, Felix Ioussoupov invite Raspoutine chez lui sous le prétexte de lui présenter une femme pour laquelle il languit depuis longtemps. Avec ses complices, le prince fait préparer des gâteaux imprégnés d’une dose de cyanure capable de tuer 20 personnes et verse en supplément ce poison dans le verre destiné à l’invité.
En principe, une telle dose de cyanure aurait dû le tuer en quelques minutes, mais il continue à se porter comme un charme pendant plus de deux heures.
Le prince est à bout tandis que le moine redemande à boire. Décidé à en finir, Ioussoupov prend son revolver et tire à bout portant.
Juste après la détonation, les complices arrivent accompagnés d’un médecin. Ce dernier examine le corps, mais Raspoutine est toujours vivant.
Enfin, il cesse de respirer et le corps est descendu au sous-sol du palais. Mais, quelques minutes après, Raspoutine se relève et tente d’étrangler le prince.
Il faudra quatre nouvelles balles et des coups de matraque qui lui défoncent le crâne pour que Raspoutine cesse de se débattre.
Les conjurés enveloppent alors le corps et le jettent dans la Neva.
Quand on découvrira le cadavre dans l’eau, on constatera que Raspoutine était toujours en vie quand il a été jeté dans le fleuve. En réalité, il est mort noyé.
Il est certain que cette endurance vraiment exceptionnelle a contribué au mythe du surhomme.