Le Colorado provençal ou ocres de Rustrel est un site semi-naturel, puisqu'il fut exploité depuis la fin du XVIIe siècle jusqu'en 1992 où le dernier ocrier prit sa retraite. Le site est situé sur la commune de Rustrel dans le département de Vaucluse et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Les paysages insolites qu'il offre sont constitués de sable ocreux d'origine latéritique.
environ 10 km d’Apt
il s'étend sur plus de 30 hectares. Ses sentiers en terre permettent de découvrir des falaises érodées comprenant plus de 20 teintes d'ocre. Le « cirque de Barriès », le « cirque de Bouvène », les bassins de décantation, les cheminées de fée, le « Sahara », les tunnels, le lit de la Dôa (la petite rivière locale) offrent des décors variés aux randonneurs. Le chemin de grande randonnée GR 6 traverse le site.
Les couleurs des ocres du Colorado provençal contrastent avec les tons de vert de la végétation du massif forestier du Luberon, et c'est un magnifique panorama qui émerveille tous ceux qui font le trajet jusqu’aux fameuses ocres entre la colline de Caseneuve et les Monts de Vaucluse. Le massif rocheux se trouve là, au cœur d’une verdure chatoyante à environ 10 km d’Apt.
Il y a plusieurs millions d’années, la mer se retire en laissant derrière elle des bancs de sables enrichis d'une argile ayant pour particularité de contenir du fer, la glauconie.
Le Roussillonnais Jean-Étienne Astier eut l'idée, à la fin du XVIIe siècle, de faire passer le sable dans des bassins de décantation pour en extraire l'ocre. Il le fit ensuite cuire pour en garder les propriétés colorantes. Six départements possédaient alors des gisements : le Vaucluse mais aussi le Cher, la Drôme, le Gard, la Dordogne et l'Yonne. L'arrivée du chemin de fer à Apt en 1877 permit l'exploitation intensive dans le Vaucluse. Créée en 1901, la Société des Ocres de France permit le développement du marché vers l'exportation. Les maxima de production furent atteints en 1929.
L'arrivée des colorants synthétiques vint progressivement concurrencer les ocres naturelles. Après un long déclin, l'exploitation des sites d'extraction s'arrêta peu à peu. Seul le site de production de Gargas reste en activité. Devant la variété de couleurs et de paysages, une association se forme afin de sauvegarder le site et démarre alors une exploitation touristique.