Albert Schweitzer, né le 14 janvier 1875 à Kaysersberg et mort le 4 septembre 1965 à Lambaréné au Gabon, est un théologien protestant, musicien organiste, philosophe et médecin, alsacien né citoyen d'Alsace-Lorraine (ressortissant allemand) et réintégré dans la nationalité française par le Traité de Versailles. Connu pour son éthique du respect de la vie, pour son hôpital fondé en 1913 à Lambaréné, au Gabon, ainsi que pour ses travaux sur Bach et ses interprétations à l'orgue, caractéristiques du mouvement de la réforme alsacienne, Albert Schweitzer fut lauréat du prix Goethe en 1928 et du
prix Nobel de la paix en 1952.En 1905, il débuta ses études de médecine à Strasbourg. En 1912, il suivit l'enseignement de médecine tropicale à Paris. Promu Docteur en médecine en 1913, il partit pour Lambaréné (Gabon, alors en Afrique-Équatoriale française) en mars, en compagnie d'Hélène Bresslau, institutrice, fille du professeur Harry Bresslau, qu'il avait épousée en 1912.
Comme citoyens allemands, les époux furent mis en résidence surveillée dès 1914 par l'armée française. Exténués par plus de quatre ans de travaux et par une sorte d'anémie tropicale, ils furent arrêtés en 1917, déportés et incarcérés comme prisonniers civils dans les Hautes-Pyrénées (Notre-Dame de Garaison) et par la suite à Saint-Rémy-de-Provence jusqu'en juillet 1918. De retour en Alsace, Albert Schweitzer est peu après réintégré dans la nationalité française (que possédaient ses parents et ascendants avant 1871), tout comme sa femme (avant 1927 tout étrangère épouse d'un citoyen français obtenait ipso facto la nationalité de son mari).
Pendant son incarcération, il avait écrit Kulturphilosophie (1923), une étude philosophique de la civilisation. Il y abordait la pensée éthique à travers l’histoire et invitait ses contemporains à mettre en œuvre une philosophie de respect de la vie.
Schweitzer à Lambaréné en 1956
Schweitzer resta en Europe jusqu'en 1924 puis retourna en Afrique où il reconstruisit et aménagea son hôpital de Lambaréné pour y recevoir des milliers de patients africains. En 1954, il inaugura le "Village Lumière" où il pouvait accueillir deux cents lépreux et leurs familles.
Pour donner les conférences et les récitals d’orgue qui lui rapportaient les fonds nécessaires, il retournait fréquemment en Europe. Il fut un ami personnel de la reine Elisabeth de Belgique et d'Albert Einstein. En 1953, il reçut le prix Nobel de la paix 1952 et c'est alors qu'un grand nombre d'Alsaciens se reconnurent en lui.