Un "agri-dating" organisé par les jeunes agriculteurs

Les paysans sont confrontés plus que d'autres au célibat, et pour y faire face le syndicat des Jeunes Agriculteurs de l'Aveyron organise samedi une opération d'"agri-dating" destinée à susciter des rencontres entre célibataires à la recherche de l'âme soeur.

"Ca fait deux ans que je veux monter une opération de ce style" pour combattre les "caricatures" véhiculées par des émissions comme "L'amour est dans le pré", programme de téléréalité de M6, a expliqué vendredi à l'AFP Bruno Montourcy, président des JA de l'Aveyron. "Il y a un gros décalage entre ce qui est montré et la réalité du métier".

Le but de l'opération, la première du genre d'après le syndicat, est de "briser les a priori" sur la vie à la campagne tout en proposant un nouveau concept de rencontres. Quelque 110 célibataires, dont un quart de femmes seulement, étaient inscrits vendredi.

Des chiffres qui semblent refléter la réalité du terrain car d'après des données citées par les JA, le célibat est une réalité qui touche plus les agriculteurs (26%) que les agricultrices (10%).

"Les études montrent que les femmes ont déjà construit leur vie personnelle avant de s'intaller dans l'agriculture", avance Bruno Montourcy.

L'opération, organisée à Laissac, un village aveyronnais de quelque 1.500 habitants qui se vante par ailleurs d'accueillir le deuxième marché aux bestiaux de France, est ouverte aux agriculteurs mais aussi aux autres professions.

Après un repas, sont prévues des activités "nature" telles qu'une balade en canoë, un cours de cuisine ou une séance de "pilotage de tracteur séducteur". Une "soirée festive" clôt la journée.

Parallèlement, une table ronde présidée par un sociologue se penchera sur la thématique de la démographie en milieu rural.

Au-delà du problème du célibat des agriculteurs, la "vraie question pour demain c'est l'avenir démographique de nos territoires ruraux et l'aménagement en terme social et d'emplois des territoires ruraux", souligne Bruno Montourcy.

Car, constate le syndicat, le célibat peut décourager les jeunes d'entrer dans le métier ou les inciter à partir précocement. Les installations de jeunes non issus de parents agriculteurs ne suffisent pas à la reprise des exploitations transmises par les célibataires dans un pays où les transmissions se font souvent de parents à enfants.

(Source : Portail Orange)